La présence de ces deux représentants, saluée par la FAGE comme la preuve d’un engagement de l’état dans la réforme des études de santé, a permis de préciser les objectifs de cette commission. Elle sera au service d’une représentation unifiée des formations médicales et pharmaceutiques, afin de structurer la co-tutelle de ces formations et d’affirmer un message unique et lisible des administrations centrales. Les objectifs affichés seront le suivi et la mise en place de la réforme du troisième cycle des études médicales, pharmaceutiques et odontologiques pour 2017. Cette réforme s’accompagnera d’une refonte des référentiels des compétences et des métiers concernés. Enfin, cette commission a été présentée comme responsable de l’application de la feuille de route qui sera remise au premier ministre en début d’année 2016, à l’issue de la Grande Conférence de la Santé.
Le lancement de cette conférence, attendu et salué par tous les acteurs présents, a suscité des réactions de l’ensemble des parties en présence. Le calendrier des travaux et les thématiques abordées seront définis par le bureau de la commission, dont une réunion est prévue avant la fin novembre.
Face à ces propositions et au discours des ministères de tutelle, la FAGE a pu dans un premier temps rappeler que la réforme du troisième cycle devrait nécessairement concerner les étudiants en pharmacie et en chirurgie dentaire, mais également intégrer la question de l’accès à la recherche des sages-femmes.
Ces travaux doivent cependant s’inscrire dans une dimension globale de réingénierie des études; en attachant une importance particulière à l’entrée dans les études de santé, la PACES et le numerus clausus.
La FAGE et ses fédérations, confortées par l’intervention des représentants des ordres et des doyens, souhaitent que soit posée sur la table la question de la régulation des professionnels. À l’heure où le contournement européen du numerus clausus est une réalité prégnante et où des formations privées de santé s’installent sur notre territoire, nous ne pouvons plus nous cacher, et nous avons le devoir d’agir en responsabilité.
Au sein de cette commission, les acteurs de la santé ont également pu faire part de leur volonté d’un suivi des réformes en cours, et notamment d’une évaluation rapide et efficace des expérimentations d’alternatives à la PACES lancées ces deux dernières années. C’est notamment sur ce sujet que la FAGE a pu dénoncer la limitation de la commission aux formations médicales et pharmaceutiques, et a demandé l’invitation de toutes les formations de santé pour définir ce que seront demain leurs études.
A la veille de la conférence de Bologne de 2018, la FAGE est consciente du devoir d’exemplarité de la France quant à l’organisation des formations en santé.
La FAGE ne souhaite pas que la CNEMMOP reproduise l’échec de ses prédécesseurs, et restera force de proposition sur ces enjeux : celui de la démocratisation de l’ensemble des formations de santé, celui du coup d’arrêt porté à la précarité rampante qui s’y installe, celui d’une amélioration des formations, et celui d’une responsabilité portées par notre système d’ESR envers la nation elle-même.
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