Construire une société apprenante en conduisant 60%
d’une classe d’âge au niveau supérieur, en ouvrant l’accès au master et en
développant significativement la formation tout au long de la vie est, plus
qu’une ambition, une nécessité urgente pour assurer un développement
économique, social, scientifique et culturel à notre pays. L’élévation
générale du niveau de qualification de nos citoyens doit contribuer, comme le
souligne ce rapport, à la réduction des inégalités qui divisent en profondeur
notre société. L’éducation, la formation supérieure et la recherche ne
doivent plus être considérées comme des postes de dépenses, mais au contraire
comme un investissement dans notre avenir collectif.
Lors de la remise du rapport d’étape du comité
StraNES, en juillet 2014, la FAGE avait appelé à ce que le rapport final puisse être porteur d’ambitions fortes envers la
nécessaire rénovation pédagogique, l’ouverture internationale, la valorisation
des formations et de la recherche universitaire et le financement public de
notre service public d’enseignement supérieur et de recherche. Auditionnée,
la FAGE avait notamment insisté sur la nécessité de faire de la rénovation
pédagogique l’axe fort de ce rapport. Du développement d’une approche par
compétences au sein des enseignements au renforcement de la formation initiale
et continue des enseignants en passant par le financement des innovations
pédagogiques, les chantiers d’amélioration de la pédagogie sont nombreux.
La FAGE se satisfait notamment des préconisations
liées à la réforme du master, ainsi que le choix éclairé d’écarter les
questions d’instauration de sélection à l’entrée de la licence ou
d’augmentation des frais d’inscriptions pour les étudiants, qu’ils soient
français ou internationaux. Ce rapport définit une nouvelle approche stratégique pour l’enseignement
supérieur et présente des mesures concrètes devant mettre notre système
d’enseignement supérieur et de recherche en capacité de répondre aux défis d’un
monde qui change.
Pour autant, et comme le soulignent les rapporteurs,
la question du financement est primordiale, et doit maintenant faire
l’objet d’une réelle priorité nationale. Alors que la rentrée 2015 n’a fait
l’objet d’aucune mesure sociale forte en faveur d’étudiants toujours aux prises
avec des situations de précarité insoutenable, alors que la population
étudiante ne cesse de s’accroître et que les budgets stagnent, l’incertitude
plane sur les moyens qui doivent permettre d’atteindre les ambitions présentées
dans ce rapport.
La FAGE, à la veille de l’ouverture des débats autour
du projet de loi de finances, rappelle que personne ne se satisfera
d’une sanctuarisation. Sanctuariser, dans un contexte de massification
c’est déjà diminuer les moyens alloués à l’enseignement supérieur et à la
recherche. La FAGE appelle le gouvernement à considérer l’apport
indispensable de la formation supérieure et de la recherche à notre société et
à produire un budget volontaire.
La jeunesse, aux prises avec des difficultés d’accès à
l’université, à des situations sociales précaires, à des conditions d’études
qui se détériorent faute de moyens aura les yeux braqués sur les choix
budgétaires du gouvernement.
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