03/06/15
À l'occasion de la Journée internationale de lutte contre l'homophobie et la transphobie, et pour la 19e année consécutive, SOS homophobie a publié son Rapport 2015 sur l’homophobie.
En 2013, SOS homophobie avait reçu sur son standard téléphonique un nombre sans précédent de témoignages dénonçant violences et discriminations à l’encontre des gays, lesbiennes, bisexuel-le-s et de transexuel-le-s. Un an plus tard, ce nombre est en baisse mais reste à des niveaux extrêmement préoccupants.
2 197 témoignages au total : ce chiffre dévoile à quel point l’homophobie s’est enracinée dans notre société. Banalisés pendant les débats autour de la loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe du 17 mai 2013, les discours homophobes semblent s’installer en France.
Néanmoins, la compilation d’autant de témoignages tient également à la plus grande volonté des victimes de faire connaître les violences qu’elles subissent d’une part, et au travail de collecte toujours plus poussé qui est effectué par les bénévoles de SOS homophobie d’autre part.
La synthèse des témoignages enregistrés par SOS homophobie montre que les cas de violence LGBTphobes sont particulièrement présents dans certains contextes. Ainsi, près de la moitié des actes recensés à l’encontre des gays, lesbiennes, bi ou trans a lieu sur le web, en particulier sur les réseaux sociaux (Twitter représente un tiers à lui tout seul).
Cette place qu’occupe Internet dans le nombre de discours LGBTphobes, mais aussi dans la virulence des propos tenus, s’explique aisément. Libérée par l’anonymat et par l’effet de masse, la parole homophobe se trouve décomplexée, voire animée par une compétition néfaste dans laquelle il convient d’aller toujours plus loin, notamment quand des pages spéciales invitent clairement chacun à exprimer ses opinions homophobes (page Facebook « Pour brûler les homos », hashtag « #HomophobeEtFier »). Si la liberté d’expression sert souvent de justification à ces termes discriminatoires, la manifestation publique de ces opinions doit respecter les lois de la République.
Les contextes relatifs à la vie quotidienne restent importants (45% des cas quand on fait le cumul), ce qui est un vrai problème, dans la mesure où la victime est obligée de retourner régulièrement sur les lieux de son agression et de faire face à son malfaiteur.
Phénomène particulièrement alarmant, le nombre de témoignages relatifs au « Milieu scolaire et universitaire » demeure à des nivaux élevés, tandis qu’il augmente dans la « Famille », autant de situations où les jeunes sont sur-représenté-e-s.
Face aux violences que subissent les jeunes gays, lesbiennes, bisexuel-le-s et de transexuel-le-s, nos associations ont un rôle à jouer dans le soutien aux victimes, la prévention des LGBTphobies et le militantisme en faveur de l’Égalité des droits et des libertés.
En étant présents au quotidien sur les campus, chacun peut être confronté à un acte LGBTphobe, puisque l’enseignement supérieur n’est pas un lieu exempt de toute discrimination. Or, les jeunes sont alors souvent en situation d’isolement : de la moquerie « juste pour rire » aux maux plus virulents, la victime peut subir la situation comme une entreprise de destruction, la conduisant à un état de mal être ou de décrochage scolaire.
Dans le cadre de sa démarche de promotion de la santé, la FAGE propose notamment à l’ensemble de son réseau une action de dépistage de la dépression et du suicide, qui peut faciliter l’orientation des jeunes en souffrance, dont font partie les victimes de discrimination.
Si les actes LGBTphobes, et notamment « l’homophobie ordinaire » sont ancrés dans notre société, c’est en partie parce qu’ils sont liés à des stéréotypes et à des idées reçues. C’est pourquoi il est nécessaire de réfléchir sur les clichés et les imaginaires collectifs, la banalisation de l’injure homophobe ou sexiste, les préjugés, et ainsi d’intégrer la lutte contre les discriminations à nos revendications et à nos projets.
Nos leviers sont grands en matière de prévention et d’information, pour sensibiliser le plus grand nombre à ces questions.
Dans un contexte de montée des extrémismes et de banalisation des discours haineux, nos militants doivent affirmer les valeurs qui sont attachées à nos associations, à savoir le respect, la tolérance et la solidarité.
SOS Homophobie est une association loi 1901 de lutte contre les discriminations et les agressions à l’encontre des gays, lesbiennes, bisexuel-le-s et des transexuel-le-s. Le projet initial, en 1994, est de mettre en place une permanence téléphonique qui puisse répondre spécifiquement aux problèmes de violence de caractère homophobe, et d’utiliser les données anonymes ainsi récoltées pour faire un état des lieux de l’homophobie en France. Aujourd’hui, les objectifs de l’association sont variés, et s’articulent autour de trois missions :
soutenir les victimes d’actes LGBTphobes (écoute téléphonique, défense en justice)
prévenir les LGBTphobies (actions de prévention et d’information)
militer pour l’égalité des droits quelque soit l’orientation sexuelle ou l’identité de genre (rédaction du rapport annuel, manifestation, intervention auprès des pouvoirs publics)
79 rue Périer
92120 Montrouge
Tél. : 01.40.33.70.70
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