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03/06/2015
Réunis en conseil d’administration à la fin du mois de mai, les administrateurs de la FAGE ont souhaité débattre et échanger autour de la laïcité, afin de doter la FAGE d’une définition claire de la laïcité.
Alors que le débat entourant le sens de la notion de laïcité tourne parfois à l’obsession et que les partisans d’une laïcité qui oppose et qui exclue sont de plus en plus nombreux, la jeunesse ne peut rester inactive. A travers la FAGE, les jeunes trouvent et trouveront toujours un espace de libertés : liberté de choix, liberté d’opinion, liberté d’expression. C’est au travers de cet espace qu’ils entendent réaffirmer une position participant au maintien d’une conception républicaine de la laïcité, fondée sur la stricte égalité des droits.
Attachée depuis toujours à la promotion d’une société de cohésion sociale, de fraternité et, d’égalité des droits, la FAGE ne peut laisser la notion de laïcité être galvaudée par celles et ceux qui y voient des principes radicalement opposés à ceux qui ont constitué l’âme de la loi de 1905.
Créer de la matière intellectuelle collective, donner des clés de lecture aux jeunes qui fréquentent les associations étudiantes est l’objectif qui a été poursuivi tout au long des travaux devant amener la FAGE à cette déclaration. Las des débats récurrents sur la notion, las de dénoncer trop souvent les exclusions injustifiables d’étudiantes voilées par certains enseignants, las du climat de méfiance qu’entretiennent sciemment certains responsables politiques et certains intellectuels, les militants de la FAGE souhaitent prendre toute leurs responsabilités dans les efforts de dialogue, d’échanges et de respect qui doivent conduire à un vivre-ensemble, et non à une volonté d’assimilation ou d’exclusion.
La laïcité, en garantissant la liberté de conscience de toutes et tous, a depuis un siècle, assuré une véritable diversité confessionnelle et philosophique, sans privilège ni discrimination. La vision de la laïcité que souhaite adopter la FAGE n’est pas celle d’un outil contre la religion, mais pour la garantie de la liberté de croire ou de ne pas croire. Comme le formule la loi de 1905 : “la loi protège la foi aussi longtemps que la foi ne prétend pas dicter la loi”.
La séparation de l’Etat et des religions ne peut justifier l’exclusion de celui-ci de la sphère publique. C’est au sein même de cette sphère publique que se jouent le partage citoyen des points de vue, la sociabilisation, le débat d’idées. L’Université est par essence un espace de liberté, de création, de confrontation des idées, des certitudes et de renforcement de l’esprit critique, en cela, il doit être l’espace garant de liberté d’expression, tant des idées, que des croyances éventuelles.
Une société laïque doit aussi, et avant tout, permettre les conditions de l’émancipation de toutes et tous en favorisant l’accès aux connaissances et à la culture en luttant contre toutes les formes d’obscurantisme, les préjugés et les superstitions. L’éducation pour tous a donc un rôle décisif. Il ne s’agit pas de tendre vers une vision laïque radicale qui chercherait à libérer, de force, les consciences des aliénations, mais bien de chercher à convaincre, patiemment : s’il est légitime de condamner et réprimer les comportements illégaux, délictueux, il n’est ni opportun ni justifiable de contraindre des consciences. Être laïque c’est se battre pour le débat public, le pluralisme, l'expertise dans tous les domaines.
Le contexte économique et social, lorsqu’il se dégrade, pousse toujours une partie des citoyens vers le repli sur soi, et vers les sirènes. Les premiers concernés sont d’ailleurs les jeunes, et les premières opprimées, les femmes. La réponse politique doit être la lutte contre toutes les formes d’inégalités, de discriminations et de précarités qui participent d’un contexte social dégradé.
La FAGE rappelle que la séparation de l’état par rapport aux religions permet le dépassement des convictions religieuses, philosophiques ou politiques pour construire un avenir commun. La loi, par définition au service de tous, ne peut dépendre des convictions personnelles : elle s’impose à tous. Si une loi peut tout à fait légitimement être critiquée dans le cadre légal de la République, elles’applique tant qu’elle n’a pas été modifiée.
La FAGE s’indigne que certains, les mêmes qui s’opposaient il y a quelques années à la notion de laïcité dans le système éducatif, brandissent l’étendard laïque pour insinuer que le voile, le foulard ou encore la diversité des repas servis dans les restaurants universitaires sont de nature à représenter une menace pour l’institution universitaire. Ces insinuations sont autant de témoignages de mépris pour la capacité individuelle et collective des étudiants à exercer un esprit critique.
Remettre en question les franchises universitaires revient à remettre en question toute la tradition universitaire. L ’Université est, et doit rester un lieu d’épanouissement et de construction d’esprits libres, ouvert à toutes et tous.
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