La laïcité, en garantissant la liberté de conscience
de toutes et tous, a depuis un siècle, assuré une véritable diversité
confessionnelle et philosophique, sans privilège ni discrimination. La
vision de la laïcité que souhaite adopter la FAGE n’est pas celle d’un outil
contre la religion, mais pour la garantie de la liberté de croire ou de ne pas
croire. Comme le formule la loi de 1905 : “la loi protège la foi aussi
longtemps que la foi ne prétend pas dicter la loi”.
La
séparation de l’Etat et des religions ne peut justifier l’exclusion de celui-ci
de la sphère publique. C’est au sein même de cette sphère publique que se jouent le partage
citoyen des points de vue, la sociabilisation, le débat d’idées. L’Université est
par essence un espace de liberté, de création, de confrontation des idées, des
certitudes et de renforcement de l’esprit critique, en cela, il doit être
l’espace garant de liberté d’expression, tant des idées, que des croyances
éventuelles.
Une société
laïque doit aussi, et avant tout, permettre les conditions de l’émancipation de
toutes et tous en favorisant l’accès aux connaissances et à la culture en
luttant contre toutes les formes d’obscurantisme, les préjugés et les
superstitions. L’éducation
pour tous a donc un rôle décisif. Il ne s’agit pas de tendre vers une vision
laïque radicale qui chercherait à libérer, de force, les consciences des
aliénations, mais bien de chercher à convaincre, patiemment : s’il est légitime
de condamner et réprimer les comportements illégaux, délictueux, il n’est ni
opportun ni justifiable de contraindre des consciences. Être laïque c’est
se battre pour le débat public, le pluralisme, l'expertise dans tous les
domaines.
Le contexte
économique et social, lorsqu’il se dégrade, pousse toujours une partie des
citoyens vers le repli sur soi, et vers les sirènes. Les premiers concernés
sont d’ailleurs les jeunes, et les premières opprimées, les femmes. La réponse
politique doit être la lutte contre toutes les formes d’inégalités, de
discriminations et de précarités qui participent d’un contexte social
dégradé.
La FAGE
rappelle que la séparation de l’état par rapport aux religions permet le
dépassement des convictions religieuses, philosophiques ou politiques pour
construire un avenir commun. La loi, par définition au service de tous, ne
peut dépendre des convictions personnelles : elle s’impose à tous. Si une
loi peut tout à fait légitimement être critiquée dans le cadre légal de la
République, elles’applique tant qu’elle n’a pas été modifiée.
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