Et pourtant, j'ai l'impression de ne plus en avoir la force. Je n'ose plus y croire. J'ai l'impression d'être un enfant orphelin. Orphelin de mes espoirs, de mes rêves, de la conception de ma propre identité, de notre identité. Pourtant, tu vois, je serais prêt à te pardonner tellement de choses, que parfois tu n'es pas toujours au rendez-vous, que peut être tu pourrais améliorer notre situation, notre vie de tous les jours, notre devenir. Mais pas ça, pas l'abandon de tes valeurs: cela serait simplement trop dur pour moi à supporter. Je ne peux m'y résigner.
S'il te plait, dis moi que tout ceci est une erreur, que c'est juste parce que peu d'entre nous ont pris la peine de te souffler au creux de l'oreille leurs réelles attentes, leurs réelles convictions, leurs réels espoirs. Dis moi que, malgré tout, malgré ses défauts, malgré ses travers, tu crois toujours en ta grande sœur l'Europe. Dis-moi que le mélange des cultures, l'union dans la diversité, la collaboration internationale et la démultiplication de nos opportunités font toujours parti des choses qui t'animent.
Re-dis moi tout ça, murmure-les moi au creux de l'oreille, sans t'arrêter. J'en ai besoin pour savoir qui je suis, qui tu es, qui nous sommes et surtout quels choix je devrais faire pour la suite de notre histoire.
Re-dis moi tout ça, pour ne pas que je te quitte. Dans ce monde qui me dépasse souvent, j'ai besoin de pouvoir toujours t'identifier comme un exemple, comme la muse qui m'inspire chaque matin et comme le réconfort qui me fait voir demain sous un jour plus beau, ou au moins comme un jour où nos valeurs et tout ce que nous avons construit ensemble a encore du sens.
S'il te plait, redeviens toi-même, redeviens celle dans les yeux de qui les miens pourront continuer de se perdre à tout jamais tant nos valeurs et nos espoirs s'y reflètent.
Mon amour, je t'en supplie, pour moi et pour tous tes enfants, continue à faire battre plus fort dans ton cœur et dans le notre la Liberté, l'Égalité et surtout la Fraternité. Je t'en conjure, sous peine de me voir perdre tout espoir et toute foi en notre histoire, pourtant si belle et si jeune, notre histoire d'amour...
Tendres baisers.
Dorian Cessa, élu étudiant à l'Université de Lorraine pour Fédélor - FéDEN membre de la FAGE, au sortir des élections Européennes.
Lettre publiée sur le Huffington Post, le 26 mai 2014, consultable ici.
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