Plus d'un an après la campagne présidentielle qui a placé la jeunesse dans les priorités de chacun, celle-ci attend impatiemment des mesures concrètes. Alors que l'accès à l'enseignement supérieur est de plus en plus freiné par des contraintes financières, que le chômage des jeunes, notamment diplômés, atteint des taux records, les chiffres du coût de la rentrée 2013 ne font qu'aggraver la morosité ambiante. A l'image de ce qui se passe sur tous les campus de France, les étudiants alsaciens subissent une augmentation importante du coût de la rentée.
Il correspond pour le mois de septembre 2013 à un budget moyen pour un étudiant alsacien primo-arrivant et décohabitant1 de 2 524,03 €, ce qui représente une hausse de 5,6% en un an. A titre comparatif, l'augmentation moyenne du coût de la rentrée sur la France entière est de 2%, selon la Fédération des Associations Générales Étudiantes, fédération nationale dont l'AFGES est membre. Inutile de souligner que cette hausse est de beaucoup supérieure à l'inflation.
Après des années précédentes marquées par la baisse de certains postes dépenses (transport, culture), cette année est marquée par une augmentation généralisée. Ainsi, outre la hausse des frais d'inscription, de la cotisation à la sécurité sociale étudiante et du ticket U (fixé par l'État durant la période estivale), les étudiants subissent, en Alsace, une hausse du loyer moyen, des denrées alimentaires, et plus généralement du coût de la vie.
L'AFGES avait souligné, en 2012, le trop faible budget que consacrent les étudiants à leur alimentation et leur santé. Face à la situation actuelle, la fédération alsacienne nepeut que réitérer ses inquiétudes. Afin de répondre très concrètement à la précarité d'une partie trop importante des étudiants, l'AFGES, avec ses partenaires et l'aide de l'Université de Strasbourg ouvrira, dès le premier semestre 2013, une première épicerie sociale étudiante sur les campus strasbourgeois.
La réforme en deux temps des bourses sur critères sociaux mise en place par le gouvernement est la bienvenue en ces temps difficiles. Mais l'attente d'une réelle refonte des aides sociales à destination des étudiants, en premier lieu des classes moyennes, est un dossier qui doit être une priorité absolue. Les étudiants ne peuvent se contenter de mesures prises dans l'urgence : ils attendent une véritable réforme conduisant à la mise en place de l'Aide Globale d'Indépendance portée par la FAGE.
L'attention de l'AFGES se porte aussi, naturellement, sur la situation du logement en Alsace. La hausse des loyers la plus importante concerne le parc social du Crous en 2013, ce qui est pour le moins singulier. Elle est de plus de 9,5%. En réalité, si des chambres restent vacantes dans ce parc, c'est d'abord parce que l'offre de plus en plus onéreuse pour une qualité moindre ne correspond pas aux attentes des étudiants, qui préfèrent se tourner vers des solutions plus économiques comme la colocation. Il y a donc bien tension sur le marché du logement étudiant, mais pas là où il devrait, puisque le parc social n'a bientôt plus que de social son nom.
Dans un contexte de plus en plus difficile pour les jeunes, l'AFGES poursuivra son engagement à leurs côtés, comme elle le fait depuis 90 ans.
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