Toutes les actions que nous avions prévues, tant au niveau d’Avenir Etudiant FAGE qu'au celui de l’UPF ont été annulées. À l’Université, nous avons dû nous réunir en urgence pour prendre les mesures nécessaires pour adapter les cours à la crise sanitaire et répondre aux problèmes de la gestion du quotidien engendrés par cette dernière et auxquels les étudiant.e.s les plus en difficulté allaient être confronté.e.s.
En tant que présidente de l’Association des Résidents du Centre d’Hébergement Etudiant (CHE) d’Outumaoro (ARCHE Outumaoro), j’ai sollicité le soutien logistique d’Avenir Etudiant FAGE pour gérer le confinement des étudiants en résidence hors campus. Grâce à son intervention auprès des autorités du Pays, les résident.e.s en confinement ont bénéficié d’un repas gratuit par jour pendant cette période difficile. Avenir Etudiant FAGE a également mis en place un service de transport à l’hypermarché, une fois par semaine, pour que les étudiant.e.s puissent se ravitailler.
Après la période de confinement, lorsque la COVID est revenue en force en Polynésie, je suis intervenue avec Avenir Etudiant FAGE auprès des instances du Pays pour prévoir une zone d’isolement spécifique pour les étudiant.e.s en résidence au sein-même du CHE. Depuis le mois d’octobre 2020 je suis la responsable de la gestion du bâtiment G qui sert de lieu d’isolement spécifique pour les résident.e.s du CHE positif.ve.s à la COVID, et l’interface entre le Bureau de Veille Sanitaire (BVS) en charge du suivi des étudiant.e.s malades et l’Office Polynésien de l’Habitat (OPH) établissement public du Pays, gestionnaire du CHE.
Plus concrètement, je me suis occupée des étudiant.e.s positif.ve.s à la COVID que j’installais dans le bâtiment G. j’ai géré les repas des malades avec le prestataire de service et je me suis également occupée des parents des étudiant.e.s en isolement inquiets de l’état de santé de leurs enfants. Savoir rassurer les parents, les étudiant.e.s eux-mêmes mais surtout, garder la tête froide malgré les critiques et les échecs ont été une nouveauté pour moi car oui, parfois, j’étais critiquée, insultée et je pleurais mais lorsque le dévouement y est, les mots « difficultés », « défis », « peurs » ne restent que des mots. Comme dis souvent mon père « Douleur, tu n’es qu’un mot ».
Je n’étais pas préparée à cela, qui l’aurait été d’ailleurs, personne dans le monde n’était prêt.e à une telle pandémie. Nos parents et grands-parents ont vécu des situations pires encore à leur époque, donc nous sommes également capables de surmonter cette crise sanitaire. Ce que je retiens de cette période de crise sanitaire, qui n’est pas encore terminée mais qui tend à s’estomper chez nous, c’est beaucoup d’humilité et d’empathie face une précarité étudiante galopante en Polynésie. L’unité et le soutien de la famille a toujours été un principe fondamental inscrit dans l’ADN de la culture M?'ohi (polynésienne). La pandémie a affecté ce fondement et ça se voit notamment pour les étudiant.e.s qui quittent leurs îles éloignées pour rejoindre Tahiti pour poursuivre leurs études en établissement d’enseignement supérieur.
La création de E’ORA (« E’ » pour Etudiants et « Ora » qui signifie « la vie » en tahitien) par Avenir Etudiant FAGE en juillet 2020, l’AGORAé polynésienne, a pour objectif de venir compenser ce bouleversement culturel en proposant un accès à une épicerie solidaire mais aussi un réseau de personnes qui peuvent intervenir rapidement auprès des étudiant.e.s en difficulté. Grâce à une aide financière de la FAGE, E’ORA a pu intervenir rapidement pour fournir aux étudiants dans le besoin des paniers repas. Merci à la FAGE pour ce soutien précieux.
Nous suivre sur