AGORAé : bilan après 5 ans de développement et d’innovation

13/06/16

La 1ère AGORAé a ouvert ses portes à Lyon en 2011, 5 ans après, 13 structures réparties sur le territoire composent le réseau AGORAé. Les services et activités proposés se sont diversifiés et l’évaluation de la plus-value sociale du projet a montré les impacts du projet sur les bénéficiaires.

Un réseau qui grandit et se développe

Après une première ouverture à Lyon en octobre 2011, les ouvertures d’AGORAé se sont enchaînées au rythme de 3 par an en moyenne pour arriver, 5 ans plus tard, à 13 AGORAé ouvertes. La dernière AGORAé a rejoindre le réseau est celle de Metz portée par la Fédélor, cette dernière marque une nouvelle étape dans le projet puisque la Fédélor est la première Fédération de la FAGE a porter deux AGORAé (la première étant celle de Nancy ouverte en avril 2013).

Plus que de “simples” épiceries solidaires, les AGORAé sont de véritables espaces d’échanges et de solidarité. Ainsi les lieux de vie des AGORAé proposent des activités qui se sont diversifiées avec le temps, les thématiques abordées sont :

  • les services et les conseils à la vie quotidienne(par exemple : assistance juridique et administrative, aide au départ en vacances, des actions de sensibilisation à la gestion budgétaire, actions d’information sur le logement, soirées d’accueil des étudiants étrangers, etc) ;

  • des actions de prévention contre les comportements à risque (par exemple : prévention des IST, information sur les moyens de contraception, sécurité routière, etc.) ;

  • des actions de promotion du bien-être (par exemple : ateliers massage, ateliers création de cosmétiques naturels, ateliers d’introduction à la sophrologie, après-midi cocooning, etc.) ;

  • Des actions de sensibilisation à la nutrition et à la consommation responsable (par exemple : ateliers et cours de cuisine, ateliers de réparation de vélo, fabrication de meubles avec des matériaux de récupération, ateliers anti-gaspillage, etc.) ;

  • Des actions d’aide à l’insertion professionnelle (par exemple : aide à la rédaction d’un CV et d’une lettre de motivation, ateliers d’aide à la prise de parole en public, etc.

  • Des activités ludiques (par exemple : des soirées jeux, des soirées karaoké, des soirées débats, etc.).

Des indicateurs en progression chaque année

Le bilan de l’année 2015 est positif avec trois nouvelles AGORAé qui ont rejoint le réseau à Amiens, Valenciennes et Reims. Le nombre d’étudiants ayant bénéficié de l’épicerie a augmenté de 36% par rapport à l’année 2014. Ce sont ainsi 1 456 étudiants qui ont pu s’approvisionner dans les AGORAé en 2015. Le nombre de renouvellement reste faible, ce qui montre que les situations des étudiants à leur sortie du dispositif se sont améliorées. L’étude d’évaluation, EVAGO, corrobore cette analyse.

Les lieux de vie et les activités qui y sont proposées se sont également développés, la fréquentation de ces espaces a augmenté de 13%.

De même, le pilotage du projet au niveau local et national se renforce d’année en année, le nombre de comité de pilotage est en augmentation, ainsi que le nombre de formations et de déplacements dans les AGORAé par l’équipe nationale de la FAGE.

Enfin, en 2015 le processus de construction de l’outil d’évaluation de la plus-value sociale du projet, EVAGO, a été finalisé et les premiers résultats ont pu être diffusés.

Une évaluation de la plus-value sociale qui a validé de modèle

La FAGE a finalisé en 2015, un processus d’évaluation de la plus-value sociale du projet, cette étude a permis de répondre aux 5 questions évaluatives suivantes :

1. Les AGORAé touchent-elles les étudiants à priori ciblés par le dispositif ?

Le public bénéficiant de l’épicerie est déterminé après examen d’un dossier d’aide alimentaire par la commission d’attribution en prenant en compte son projet personnel et le calcul du Reste à Vivre. Celui-ci correspond à la somme qui reste à chaque étudiant par jour pour se nourrir, s’habiller et se divertir, après déduction des charges fixes. Il doit être compris entre 1,20€ et 7,50€ (équivalant à 2 repas en restaurant universitaire par jour + 1€ de petit déjeuner), l’évaluation a montré que le Reste à Vivre moyen des bénéficiaires à leur arrivée à l’AGORAé est de 2,70€ par jour.

2. Le positionnement des AGORAé permet-il de les rendre accessibles même à ceux qui n’osent pas ?

La prise de connaissance de l’AGORAé s’effectue majoritairement « de proche en proche » et moins par les vecteurs plus institutionnels. La première venue peut en effet être une étape difficile à franchir à cause de la mauvaise maîtrise du français pour les étudiants internationaux ou la difficulté à accepter de l’aide. L’AGORAé bénéficie de facteurs facilitateurs :

  • La présence de l’AGORAé au sein de l’établissement d’études.

  • L’invitation « de proche en proche ».

  • Le visage « étudiant » de l’AGORAé et de son personnel.

« Ce qui est bien, c’est la convivialité. Les filles à l’accueil sont vraiment à l’écoute. Et ça me fait du bien de voir d’autres personnes que celles que je vois tous les jours. Et en plus, c’est sur le campus… »

Témoignage d’une bénéficiaire.

3. Comment les étudiants perçoivent-ils l’AGORAé ? Comment la fréquentent-ils et comment s’y intéressent-ils ?

L’épicerie solidaire est au fondement même du projet AGORAé : elle en constitue le point d’entrée, mais a vocation à mobiliser plus largement les bénéficiaires et l’ensemble des étudiants dans l’activité du lieu de vie, dans une logique de mixité, de lien social, et d’engagement citoyen.

L’AGORAé est d’abord identifiée comme une épicerie solidaire, avantageuse d’un point de vue financier cependant les 2/3 des étudiants bénéficiaires indiquent avoir peu contribué à la vie et à l’animation de l’AGORAé.

4. Quels sont les effets de la fréquentation de l’AGORAé sur l’hygiène de vie et la réussite universitaire des étudiants ?

  • 78% des étudiants bénéficiaires déclarent que l’AGORAé leur a permis d’avoir accès à des catégories de produits auparavant trop chères.

  • 64% d’entre eux, l’AGORAé leur a permis de desserrer leur budget.

  • 56 % d’entre eux, elle aura permis d’éviter des situations de privation.

  • 50% des répondants l’aide de l’AGORAé a contribué pour beaucoup ou a été indispensable à la réussite universitaire.

5. Les AGORAé sont-elles vecteurs de lien social ?

Au-delà d’être une épicerie solidaire, les AGORAé ont bien pour objectif de constituer plus largement un espace d’échanges promoteur de lien et de mixité sociale, notamment au travers du lieu de vie ouvert à tous et de son animation. Lorsqu’on demande aux bénéficiaires d’auto-évaluer la contribution de l’AGORAé à leur vie sociale, la moitié considère que la fréquentation de l’épicerie et du lieu de vie a joué positivement sur leur vie sociale (notes attribuées supérieures à 5). De la même manière, les 2/3 des bénéficiaires interrogés à leur sortie du dispositif déclarent qu’ils ont eu l’occasion, par le biais de l’AGORAé, de rencontrer des personnes qu’ils ne connaissaient pas.

Les résultats complets de cette étude sont détaillés dans la synthèse de l’évaluation de la plus-value sociale du projet.

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