La Grande Conférence de la Santé, initiée en mai 2015 par le Premier
Ministre s’est conclue jeudi 11 février 2016 au Palais d’Iena. Après 9 mois
d’un exercice de concertation au sein duquel la FAGE et ses fédérations se sont
largement impliquées, les attentes concernant les annonces du premier ministre
en matière de santé étaient fortes. Les revendications des étudiants ont
été entendues et la FAGE se félicite de la feuille de route présentée qui
amorce de grandes avancées pour les étudiants en santé, tant dans une dimension
sociale que dans l’organisation des formations.
Dans son discours, le
Premier Ministre a notamment annoncé des mesures préfigurant et amorçant l’intégration universitaire des formations
sanitaires et sociales. C’est une victoire majeure pour la FAGE et pour
l’ensemble des étudiants concernés, qui depuis plus d’une décennie étaient mis
à l’écart, non seulement de l’Université, mais aussi du droit commun.
De plus, des mesures
doivent être prises en vue de renforcer les prestations sociales des
étudiants en formations sanitaires et sociales. Ce sont plus de 100 000
étudiants qui pourraient ainsi pleinement accéder tant au réseau des Œuvres
qu’aux services universitaires.
L’organisation des
formations n’est pas en reste, puisque Manuel Valls a annoncé sa volonté de multiplier
les passerelles entrantes et sortantes en santé. Les expérimentations
d’entrée dans les études en médecine, odontologie, pharmacie et sage-femme
initiées par la loi Fioraso de 2013 se voient accorder un nouveau souffle.
Manuel Valls a aussi témoigné de son voeu de permettre plus
d’interdisciplinarité au sein des formations de santé, en annonçant la
montée en puissance de temps de formation théorique et pratique regroupant des
étudiants de différentes filières de santé, permettant l’émergence d’une réelle
interprofessionalité. Sur le plan de l’approche pédagogique, le Premier
Ministre appelle au développement des ressources numériques, et de la
pédagogie s’appuyant à la fois sur les projets mais aussi sur la simulation.
Manuel Valls appelle
également à une intégration universitaire des formations de santé afin d’en
améliorer la lisibilité. Cela permettra de consacrer une harmonisation
européenne sans tomber dans l’uniformité, dans un contexte où la France
assume le Secrétariat de la prochaine conférence interministérielle du
processus de Bologne. Cette évolution vise notamment à faciliter la mobilité
des diplômés mais aussi à désenclaver les formations sanitaires et sociales en
leur facilitant la poursuite d’études en Master et en Doctorat.
La FAGE et son réseau
se félicitent donc des orientations annoncées par Manuel Valls qui s’appuient
fortement sur leurs revendications. Avec ses fédérations de santé adhérentes,
elle appelle à mettre en place sans délai les groupes de travail visant à
appliquer ces mesures et restera attentive quant à leur effectivité. La FAGE
sera néanmoins vigilante quant au risque de régionalisation des formations,
appelée par certains acteurs, et qui constitue un véritable facteur d’inégalité
de formation ainsi qu’une fausse solution pour une régulation de la démographie
des professionnels de santé.
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